N'oubliez pas de mettre la vidéo en pause si vous la quittez, où elle continuera sans vous :)

Commencer !

Plus d'info !



Quand on parle de non binarité du genre, on entend souvent « non, mais c’est la nouvelle mode ». Comme si, auparavant, les personnes non binaire n’existaient pas ; comme si ce n’était qu’actuel et que ça allait disparaître dans quelque temps. J’aimerais, par ce petit article, vous démontrer le contraire : les personnes non binaire ont toujours existé.

Mésopotamie :
Les plus anciennes traces que nous avons trouvées remonte à la mésopotamie. En effet, dans la mythologie mésopotamienne, il y a une référence à un type de personnes qui ne sont ni hommes ni femmes. De plus, selon le mythe de création sumérien retrouvé sur une tablette du second millénaire, la déesse Ninhursag présente un corps n'ayant ni organes génitaux mâles, ni organes génitaux femelles. Le cas de cette déesse ferais plutôt références à une personne intersexuée, mais l’idée est bien présente : il y a une catégorie de personne ni homme, ni femme.

Egypte :
Des poteries égyptienne portant des écritures, datant du Moyen Empire, ont aussi été trouvées près de Thèbes. Ces poteries listent trois sexes : tai (masculin), sḫt (« sekhet ») et hmt (feminin). Sḫt y est souvent traduit par « eunuque », bien qu'il n'y ait pas beaucoup d'éléments qui portent à penser que ces individus est étaient castrés.

Culture de l'Inde
Les références à un troisième sexe peuvent être trouvées dans divers textes des trois traditions spirituelles indiennes : l'hindouisme, le jaïnisme et le Bouddhisme.
Les Vedas (vers. -1500 — -500 av. J.-C.) décrivent trois catégories d'individus, d'après la nature de chacun selon sa prakriti (sa nature). Le Kama Sutra (écrit vers le IVe siècle) et d'autres sources décrivent pums-prakrti (nature masculine), stri-prakrti (nature féminine), et tritiya-prakrti (troisième nature). Divers textes suggèrent qu'une troisième catégorie d'individus était connue dans l'ancienne Inde, qui concernait des individus des deux sexes biologiques aussi bien que des intersexé-e-s, et qui pouvaient souvent être reconnus dès l'enfance.
Les travaux du linguiste indien Patañjali sur la grammaire sanscrite, le Mahābhāṣya (vers -200), affirme que les trois genres grammaticaux du sankrit proviennent des trois sexes naturels. La plus ancienne grammaire tamoul, le Tolkappiyam (IIIe siècle av. J.-C. avant notre ère) classe les hermaphrodites dans un troisième genre neutre. Dans l'astrologie Jyotish, chacune des neuf planètes reçoit un des trois genres. Le troisième genre, tritiya-prakrti, est associé aux planètes Mercure, Saturne, et en particulier la lune décroissante, Ketu. Dans les textes du Pourâna, il y a également une référence à trois sortes de deva de la musique et de la danse : les apsara (féminins), les gandharva (mâles) et les kinnars (neutres).
Les deux grands poèmes épiques sanscrits, le Ramayana et le Mahabharata indiquent également l'existence d'un troisième sexe dans la société indienne ancienne. Certaines versions du Ramayana l'explicite : le héros Rama partit en exil dans la forêt. Arrivé au milieu de son chemin, il découvrit que la plupart des habitants de son village d'Ayodhya l'ont suivi. Il ordonna aux hommes et aux femmes de retourner chez eux. Ceux qui n'étaient ni l'un ni l'autre restèrent. Quand Rama revint de son exil des années plus tard, ils étaient toujours là.
Dans la Vinaya bouddhique, codifiée dans sa forme présente vers le IIe siècle avant notre ère, et réputée être issue de la tradition orale depuis Gautama Bouddha lui-même, quatre principaux sexes sont reconnus : mâles, femelles, ubhatobyanjanaka (personnes ayant une double nature) et pandaka (personnes de différentes natures sexuelles non usuelles, traduisant peut-être à l'origine une déficience dans les capacités reproductives masculines). Alors que la tradition Vinaya se développait, le terme de pandaka s'est mis à désigner une large gamme d'individus de troisième sexe, notamment intersexués, qu'ils soient à corps masculin ou féminin et présentant des caractéristiques physiques ou comportementales qui étaient jugées incohérentes avec les canons de l'identité masculine ou féminine.

Culture méditerranéenne :
Dans Le Banquet de Platon (écrit vers le IVe siècle avant notre ère), Aristophane relate un mythe de création mettant en jeu trois sexes : mâle, femelle et androgyne, qui furent coupés en deux par Zeus. Les hétérosexuels contemporains correspondent aux androgynes coupés en deux, cherchant leur seconde moitié.
Plusieurs auteurs ont interprété les « eunuques » du monde antique de la Méditerranée orientale comme un troisième sexe qui occupait un espace liminal entre les femmes et les hommes et perçu dans sa société comme ni l'un ni l'autre. Dans l'Histoire Auguste, le corps eunuque est décrit comme tertium genus hominum (troisième genre humain). En -77, un eunuque nommé Genucius s'est vu refuser des biens laissés pour lui en héritage, sur la base de la mutilation dont il s'est affligé (amputatis sui ipsius) et du fait qu'il n'était ni un homme ni une femme (neque virorum neque mulierum numero). Plusieurs auteurs ont argumenté que les eunuques de la Bible hébraïque et du Nouveau Testament étaient perçus, à leur époque, comme un troisième genre, plutôt que les interprétations plus récentes d'hommes émasculés ou d'une métaphore de la chasteté.
Tertullien semble indiquer que Jésus de Nazareth aurait été eunuque. Tertullien a également noté l'existence de trois sexes. Il se référait peut-être aux galles, prêtres de Cybèle, qui selon plusieurs auteurs latins appartenaient à un troisième sexe. À travers l'histoire, les ecclésiastiques chrétiens ayant fait vœu de chasteté ont également été compris comme appartenant à un troisième sexe, et comparés aux eunuques bibliques.

Amériques :
L'ancienne civilisation maya a pu reconnaitre un troisième sexe, d'après l'historien Matthew Looper. Looper note en particulier la divinité androgyne du maïs et la divinité masculine de la lune et l'iconographie et des inscriptions où des dirigeants représentent ou s'incarnent dans ces divinités. Il suggère que le troisième sexe pourrait inclure des individus berdache ayant des rôles particuliers comme celui de guérisseur ou de devins.
L'anthropologue et archéologue Miranda Stockett note que plusieurs auteurs ont ressenti le besoin d'utiliser plus de deux genres, dans leurs études des cultures de l'Amérique précolombienne et conclut que les Olmèques, les Aztèques et les Mayas comprenaient « plus de deux sortes de corps et plus de deux sortes de genres. » (« more than two kinds of bodies and more than two kinds of gender ». L'anthropologue Rosemary Joyce partage cette interprétation et écrit que « le genre était un potentiel fluide, pas une catégorie fixe, avant l'arrivée des Espagnols. L'apprentissage de l'enfance et les rituels dessinaient un genre adulte, sans pour autant le fixer, et ce dernier pouvait compter mâle, femelle, un troisième genre et des formes de sexualité alternatives. Au sommet de l'époque classique, les chefs mayas pouvaient avoir tout un éventail de possibilités de genre, en se vêtant de costumes et en jouant le rôle d'homme ou de femme à l'occasion de cérémonies d'État » Joyce note que plusieurs représentations artistiques mésoaméricaines présentent des organes sexuels mâles et une poitrine féminine. Elle suggère également que d'autres représentations possédant poitrine et de hanches mais aucun caractère sexuel (primaire ou secondaire) pourrait être un troisième sexe, un genre ambigu ou une androgynie.
Le spécialiste en culture des Andes Michael Horswell a écrit que des participants du troisième sexe au rituel chuqui chinchay (une divinité jaguar de la mythologie inca) étaient des acteurs essentiels des cérémonies des Andes, avant l'arrivée des Espagnols. Il indique que « ces chamanes quariwarmi (hommes-femmes) servaient de médiateurs entre les deux sphères dualistes de la cosmologie des Andes et de la vie de tous les jours. Ils opéraient par des rituels qui requéraient parfois des pratiques érotiques envers des représentants du même sexe. Leur aspect travesti servait de marqueur visible d'un troisième espace entre le masculin et le féminin, le présent et le passé, le vivant et le mort. Leur présence shamanique évoquait des forces créatives souvent représentées dans la mythologie andine. Richard Trexler  indique que les premiers Espagnols présents dans les Andes avaient conscience de la présence de ce troisième sexe.

Témoignages

témoignage1 témoignage2 témoignage3 témoignage4

Liens et Documents

Nous avons décidé de mettre à votre disposition plusieurs liens, ainsi que des documents
(rédigés par nos soin, ou non), afin que vous puissiez continuer à vous informer :)


Documents

— Voici un guide réaliser par nos soins pour vous aider à être un.e bon.ne allié.e : télécharger

— Ainsi qu'un "dictionnaire" des termes LGBT+ : télécharger

— Un peu sur le même principe, nous avons trouvé sur le net un guide de l'écriture inclusive. Comme nous pensons que c'est réellement important, nous vous le laissons à disposition : télécharger

— Si vous désirez en apprendre plus sur les personnes né.e intersexe, voilà tout d'abord une plaquette d'information : télécharger

— Pour cloturer cette liste de documents mis à votre disposition, nous avons voulu partager avec vous ces trois articles très bien fait que nous avons trouver sur le net :

Liens

— Nous espérons que notre webdocumentaire vous aura donné envie d'en apprendre plus sur la non-binarité du genre, c'est pourquoi nous vous mettons ces liens de blogs et articles wikipédia : pour nourrir votre soif de savoir !


— Nous avons aussi trouver un interview d'une personne non-binaire (Neutrois) que nous voulons vous partager : voir

— Nous voulions aussi vous partager cet article de l'excellentissime blog Madmoizelle, qui parle de la non-binarité : voir

— Si vous voulez en lire un peu plus sur l'écriture inclusive et ses origines, nous vous conseillons cette excellente BD en ligne : voir

— Enfin, notre webdocumentaire étant centré sur les difficultés encouru par les personnes NB, nous sommes conscient.e.s que nous n'avons pas vraiment expliquer le principe de genre. C'est pourquoi, si vous n'avez pas vraiment compris le concept de genre, et de pourquoi il ne peux pas être binaire, nous vous conseillons vivement de visualisé la chaîne Youtube "La pépinière", qui est une vraie mine d'information et qui plus est, est extrèmement bien faite : voir